Qumrân : vrais ou faux parchemins ?

Les faux sont décidément une plaie en histoire.
Mais ils sont surtout motivés par la volonté de certains riches d'exhiber des antiquités comme des œuvres d'art, et de payer très cher pour ça.

Sinon, on se focalise énormément sur les manuscrits bibliques de Qumran. Mais à Qumran, il n'y avait pas que des manuscrits bibliques.
Il y avait aussi des écrits donnant des indications sur la sensibilité religieuse des occupants, comment ils interprétaient les textes bibliques (les pesharim), comment ils avaient organisé leur vie (Règle de la Communauté, Rouleau de la Guerre, etc...).
Je trouve ces écrits beaucoup plus intéressants historiquement parlant que les manuscrits bibliques eux-mêmes.

Pour ce qui est des variantes entre les manuscrits bibliques de Qumran et la Bible que nous connaissons, et en particulier des variantes intentionnelles (un mot remplacé par un autre, et pas juste une variante orthographique), les anciens Juifs avaient clairement un rapport au texte différent de celui des religions actuelles, judaïsme, christianisme et islam.
Par exemple, le Livre des Jubilés, qu'on a aussi retrouvé à Qumran, et qui était connu via certaines traditions chrétiennes (éthiopienne en fait), montre une volonté manifeste de réécrire la Torah autrement, et pire d'introduire un nouveau calendrier (ce qui change beaucoup de choses, notamment par rapport aux fêtes sacrées).

Par rapport à la sacralisation qui s'est opérée ultérieurement, c'est comme s'il s'était produit une rupture de transmission dans la manière d'appréhender les textes, à tel point que les générations d'après ne savaient plus que lire les textes à la lettre.