Le cerveau humain ressemble étrangement à l'Univers

08.12.2020

Article fascinant de Futura-Sciences.com sur les ressemblances troublantes entre le cerveau humain et l'Univers :
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/univers-cerveau-humain-ressemble-etrangement-univers-37833/

Futura-sciences a écrit:
Des chercheurs ont comparé la structure de l'Univers à celle du réseau neuronal. Proportions, fluctuations de la matière, connexions entre les étoiles et les neurones... Ils ont constaté des similitudes troublantes entre les deux... malgré des échelles distantes d'années-lumière !

et

Futura-sciences a écrit:
Les similitudes sont d'abord notables au niveau des proportions. Le cerveau contient 86 milliards de neurones, reliés par des millions de milliards de synapses. L'Univers observable est formé d'au moins 100 milliards de galaxies, arrangées elles aussi en longs filaments et en nœuds. Dans les deux systèmes, 75 % de la masse a un rôle « passif » : l'eau dans le cas du cerveau, l’énergie noire dans le cas de l’Univers.

Ce qui est fascinant ici c'est le rôle que pourrait jouer la mystérieuse énergie noire, un rôle similaire à celui de l'eau dans le cerveau.

Futura-sciences a écrit:
« Il est probable que la connectivité au sein des deux réseaux évolue selon des principes physiques similaires, malgré la différence frappante et évidente entre les puissances physiques régulant les galaxies et les neurones », souligne Alberto Feletti

réflexion d'insomnie:

pourquoi "cerveau humain"?

Les autres cerveaux ne sont pas fondamentalement différents.

Je trouve que cela biaise les perceptions de présenter cela ainsi.

*Encelade* a écrit:réflexion d'insomnie:

pourquoi "cerveau humain"?

Les autres cerveaux ne sont pas fondamentalement différents.

Je trouve que cela biaise les perceptions de présenter cela ainsi.

C'est peut-être lié au fait que l'un des auteurs de l'étude, Alberto Feletti, est neurobiologiste. S'il connaît surtout le cerveau humain, il ne voudra peut-être pas s'aventurer à parler des autres cerveaux par prudence, surtout s'ils sont partis de chiffres disponibles sur le cerveau humain.

Dans son CV (https://www.dnbm.univr.it/documenti/Persona/curr/curr384040.pdf), je vois ça :

neurochirurgia vascolare: tecniche avanzate di visualizzazione dei vasi cerebrali (dual-image videoangiography); computational fluid dynamics per lo studio del rischio di rottura degli aneurismi cerebrali.

alors, je ne parle pas italien, mais "computational fluid dynamics", ça se me parle. Donc en gros, je comprends qu'il modélise les risques de rupture d'anévrisme dans le cerveau à l'aide de la mécanique des fluides.

Donc il doit déjà disposer de modèles du cerveau humain, qu'il a comparés avec ceux de son compère astrophysicien sur l'Univers, et il n'a peut-être pas de modèles de cerveaux d'autres animaux.

J'entends...

j'évoquais surtout la tournure de l'article.

car dans le détail, il est surtout question de faisceau neuronal... qui est identique chez tous les mammifères... avec quelques petites différences de densité.

Nous ne sommes pas "plus" intelligent de part une structure ou un fonctionnement particulier du tissu. Mais notre forme d'intelligence a développé certaines zones plus que d'autres... mais la base est la même chez tous les mammifères.
Pour les chiffres certes, ce ne sont pas les mêmes mais d'autres sont dans les mêmes ordres de grandeurs.

Fait amusant sur les cerveaux... on a longtemps considéré que la petite taille du cerveau des oiseaux les rendait peu intelligents.
les expériences d'éthologie se sont révélés si surprenante quant aux capacités d'abstraction des oiseaux (corvidés particulièrement) que cela a poussé à revoir la copie.
Il semble que le cerveau des oiseaux soit particulièrement dense, et d'une structure différente de celles des mammifères, plus efficace à volume égal finalement.

c'est de mémoire, il faudrait que je retrouve des sources.

*Encelade* a écrit:J'entends...

j'évoquais surtout la tournure de l'article.

car dans le détail, il est surtout question de faisceau neuronal... qui est identique chez tous les mammifères... avec quelques petites différences de densité.

J'ai jeté un oeil à l'article d'origine dans Frontiers in Physics (The Quantitative Comparison Between the Neuronal Network and the Cosmic Web).

Je pense que cette restriction de l'étude au cerveau humain est due à un process de peer-review.
Vers la fin de l'article, ils fournissent les données biologiques précises dont ils sont partis.

Or ils disposent de données sur le cerveau humain.

S'ils avaient extrapolé à tout mammifère, voire oiseau, un reviewer aurait pu leur demander de fournir les données correspondantes. Qu'ils ne devaient certainement pas avoir.

Finalement es-ce qu'il y'a une explication à ( l'etrangement ?)

L'esprit humain qui fait des liens partout, même quand il n'y en a aucun.

Cela ne veut pas dire qu'il y a obligatoirement aucun lien.... mais on le fait pour tout, tout le temps.... souvent ça nous aide à comprendre, à découvrir un nouvel objet... mais aussi souvent ca n'est qu'une coïncidence.

(Dans le complotisme c'est ce mécanisme qui est à l'œuvre, tout comme le concordisme.... mais sans l'analyse critique qui devrait suivre cette intuition produite par notre fonctionnement cognitif)

*Encelade* a écrit:L'esprit humain qui fait des liens partout, même quand il n'y en a aucun.

Cela ne veut pas dire qu'il y a obligatoirement aucun lien.... mais on le fait pour tout, tout le temps.... souvent ça nous aide à comprendre, à découvrir un nouvel objet... mais aussi souvent ca n'est qu'une coïncidence.

(Dans le complotisme c'est ce mécanisme qui est à l'œuvre,  tout comme le concordisme.... mais sans l'analyse critique qui devrait suivre cette intuition produite par notre fonctionnement cognitif)

Faire des liens entre domaines apparemment distincts est pourtant une activité essentielle de la science, qu'on appelle "unification".

Par exemple, si on parle aujourd'hui de "champ électromagnétique", rétrospectivement avant Maxwell, cela n'avait rien d'évident. C'est Maxwell qui a unifié la théorie des champs électriques et la théorie des champs magnétiques pour montrer qu'un phénomène commun (le champ électromagnétique) était à la source des deux.


La science ne consiste pas simplement à constater, observer les phénomènes naturels et les consigner dans un registre.
On ne progresserait jamais en science si on n'essayait pas constamment de relier des phénomènes disjoints entre eux.

Ce qui dérange probablement dans cette quête d'unification est qu'elle procède d'une certaine façon d'une quête mystique. Mais la science n'est pas l'ingénierie, on ne cherche pas à concevoir un produit, ce n'est pas de la technique. La science est une quête de compréhension de la réalité, et cette quête n'est pas différente fondamentalement de celle des siècles passés.