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"Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu"
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Histoire et Religion :: Histoire des religions abrahamiques :: Christianisme :: Le christianisme des origines
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"Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu"
15.06.2019
Cette phrase de Jésus se trouve dans les évangiles canoniques : Marc, XII, 13-17; Matthieu, XXII,21; Luc, XX, 25.
Voici par exemple le passage chez Marc :
Mc 12.13 Et ils lui envoient quelques-uns des Pharisiens et des Hérodiens pour le surprendre en parole.
Mc 12.14 Etant venus, ils lui disent : " Maître, nous savons que vous êtes sincère et n'avez souci de personne; car vous ne regardez pas au visage des hommes, mais vous enseignez la voie de Dieu en (toute) vérité. Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? Devons-nous payer ou ne pas payer? "
Mc 12.15 Mais lui, connaissant leur hypocrisie, leur dit : " Pourquoi me tendez-vous un piège? Apportez-moi un denier, que je le voie. "
Mc 12.16 Ils l'apportèrent, et il leur dit : " De qui cette image et l'inscription? - De César, " lui dirent-ils.
Mc 12.17 Alors Jésus leur dit : " Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. " Et ils étaient dans l'admiration à son endroit.
Comment la comprendre d'un point de vue historique ?
Cette phrase de Jésus se trouve dans les évangiles canoniques : Marc, XII, 13-17; Matthieu, XXII,21; Luc, XX, 25.
Voici par exemple le passage chez Marc :
Mc 12.13 Et ils lui envoient quelques-uns des Pharisiens et des Hérodiens pour le surprendre en parole.
Mc 12.14 Etant venus, ils lui disent : " Maître, nous savons que vous êtes sincère et n'avez souci de personne; car vous ne regardez pas au visage des hommes, mais vous enseignez la voie de Dieu en (toute) vérité. Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? Devons-nous payer ou ne pas payer? "
Mc 12.15 Mais lui, connaissant leur hypocrisie, leur dit : " Pourquoi me tendez-vous un piège? Apportez-moi un denier, que je le voie. "
Mc 12.16 Ils l'apportèrent, et il leur dit : " De qui cette image et l'inscription? - De César, " lui dirent-ils.
Mc 12.17 Alors Jésus leur dit : " Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. " Et ils étaient dans l'admiration à son endroit.
Comment la comprendre d'un point de vue historique ?
Anoushirvan- Messages : 481
Points : 658
Réputation : 3
Date d'inscription : 16/05/2019
Re: "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu"
Cette phrase me semble ambiguë. Surtout lorsqu'on sait que l'empereur exigeait qu'on lui rende un culte comme à Dieu...
OlivierV- Messages : 18
Points : 26
Réputation : 0
Date d'inscription : 18/05/2019
Localisation : Bruxelles
Re: "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu"
Le papyrus d'Egerton, dont la datation est discutée, mais qui semble être un des plus anciens fragments d'évangile, si ce n'est le plus ancien, jette une lumière différente sur la question posée (voir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] :
Ici, Jésus, à leur question de savoir s'il est permis de payer l'impôt à Rome, répond en substance à ses interlocuteurs qu'ils sont de mauvais juifs. Il ne leur dit pas du tout qu'ils doivent faire la part des choses entre le religieux et le politique.
Ce passage est à mon avis un poil plus logique que ceux des des évangiles canoniques, parce que dans ceux-ci, les Juifs formulent l'accusation à son encontre qu'il incite à ne pas payer l'impôt à César :
Lc 23.1 Alors toute l'assemblée s'étant levée, ils le menèrent à Pilate;
Lc 23.2 et ils se mirent à l'accuser, en disant: " Nous avons trouvé que cet homme détourne notre nation en l'empêchant de payer les impôts à César et en disant de lui-même qu'il est Christ-roi. "
Or il aurait suffi à Jésus de rappeler son propos "rendez à César ce qui est à César", et ses accusateurs auraient été convaincus de faux témoignage.
Avec la version du papyrus d'Egerton, on comprend que ceux que Jésus accuse d'être de mauvais juifs sont en fait favorables aux Romains, et que c'est Jésus qui est hostile aux Romains. Ceux qui sont favorables aux Romains le piègent en l'amenant à sous-entendre qu'un bon Juif ne doit pas payer l'impôt à César (ce qui pour les Romains est un casus belli).
Au passage, les pièces romaines frappées en Judée ne portaient pas d'effigie avant la destruction du Temple. Mais elles en portaient après. (voir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Donc l'histoire est très certainement apocryphe.
Papyrus d'Egerton a écrit:(…) venant à lui pour le tester et le tenter, ils lui dirent : "Enseignant Jésus, nous savons que tu viens de Dieu, car ce que tu fais témoigne au dessus de tous les prophètes. Dis-nous donc, est-il permis de payer aux Rois les charges profitant au règne?" Mais Jésus, connaissant leur intention, se fâcha et leur dit : "Pourquoi m’appelez-vous enseignant alors que vous ne faites pas ce que je dis ? Isaïe a prophétisé vous concernant en disant : "Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi. C’est en vain qu’ils m’honorent [enseignant des] préceptes [qui sont des commandements d’hommes]"
Ici, Jésus, à leur question de savoir s'il est permis de payer l'impôt à Rome, répond en substance à ses interlocuteurs qu'ils sont de mauvais juifs. Il ne leur dit pas du tout qu'ils doivent faire la part des choses entre le religieux et le politique.
Ce passage est à mon avis un poil plus logique que ceux des des évangiles canoniques, parce que dans ceux-ci, les Juifs formulent l'accusation à son encontre qu'il incite à ne pas payer l'impôt à César :
Lc 23.1 Alors toute l'assemblée s'étant levée, ils le menèrent à Pilate;
Lc 23.2 et ils se mirent à l'accuser, en disant: " Nous avons trouvé que cet homme détourne notre nation en l'empêchant de payer les impôts à César et en disant de lui-même qu'il est Christ-roi. "
Or il aurait suffi à Jésus de rappeler son propos "rendez à César ce qui est à César", et ses accusateurs auraient été convaincus de faux témoignage.
Avec la version du papyrus d'Egerton, on comprend que ceux que Jésus accuse d'être de mauvais juifs sont en fait favorables aux Romains, et que c'est Jésus qui est hostile aux Romains. Ceux qui sont favorables aux Romains le piègent en l'amenant à sous-entendre qu'un bon Juif ne doit pas payer l'impôt à César (ce qui pour les Romains est un casus belli).
Au passage, les pièces romaines frappées en Judée ne portaient pas d'effigie avant la destruction du Temple. Mais elles en portaient après. (voir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Donc l'histoire est très certainement apocryphe.
Anoushirvan- Messages : 481
Points : 658
Réputation : 3
Date d'inscription : 16/05/2019
Re: "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu"
Il est possible que ce passage soit apocryphe, tout comme la prophétie concernant la destruction du temple.
Dans ce cas ils faut s'interroger sur les intentions de l'auteur.
Certains supposent qu'il y a eu à un moment donné une volonté de rendre le christianisme compatible avec l'empire romain
Ils s'appuient d'une part sur le passage que tu cites et aussi celui qu fait dire à Jésus devant Ponce Pilate "mon royaume n'est pas de ce monde" comprendre : Ce mouvement n'a aucune ambition politique et l'empire n'a rien à craindre (alors que selon James Tabor, Jésus avait au contraire un projet politique consistant à chasser l'occupant romain en faisant advenir une intervention divine)
Dans ce cas ils faut s'interroger sur les intentions de l'auteur.
Certains supposent qu'il y a eu à un moment donné une volonté de rendre le christianisme compatible avec l'empire romain
Ils s'appuient d'une part sur le passage que tu cites et aussi celui qu fait dire à Jésus devant Ponce Pilate "mon royaume n'est pas de ce monde" comprendre : Ce mouvement n'a aucune ambition politique et l'empire n'a rien à craindre (alors que selon James Tabor, Jésus avait au contraire un projet politique consistant à chasser l'occupant romain en faisant advenir une intervention divine)
rosarum- Messages : 159
Points : 201
Réputation : 0
Date d'inscription : 04/06/2019
Re: "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu"
« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ! ». Il faut bien le reconnaître : quelle intelligence dans la réponse de Jésus !
Pourtant, cela avait mal commencé pour lui. Les Pharisiens étaient sûrs de leur coup. Le piège était bien préparé sous l’apparence d’une question anodine : « Maître, donne-nous ton avis : Est-il permis oui ou non de payer l’impôt à César ? »
Et Jésus sait que s’il répond oui, il passera aux yeux des juifs pour un collaborateur, un suppôt de César. Mais il est aussi conscient que s’il répond non, il sera vite dénoncé auprès des romains comme un rebelle, incitant à la résistance. Jésus en quelque sorte, mis au pied du mur. Obligé de choisir son camp : pour ou contre César !
Or voici que Jésus retourne le piège à l’encontre de ses interlocuteurs : « Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ce sont maintenant les Pharisiens qui sont obligés de dévoiler leurs batteries : ils sortent de leur poche une pièce d’argent romaine. Ils sont donc impliqués, qu’ils le veuillent ou non, dans ce réseau serré de l’argent de César. Ils sont obligés d’en convenir : cette effigie est bien de César ! Alors il leur dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Et nous voici à notre tour confrontés à la signification de cette phrase : est-ce une manière habile pour Jésus de se dégager d’une question politique embarrassante ? Jésus botte-t-il en touche pour ne pas choisir son camp ? Ou bien, Jésus renverrait-il César à ses affaires et à sa volonté de domination pour ne se tourner que vers Dieu, son Père ?
Une telle interprétation reviendrait à méconnaître totalement le message de l’Évangile du Christ. Pourtant elle a souvent été employée par ceux qui trouvaient intolérable qu’au nom de ce même Évangile, des chrétiens, (évêques, prêtres ou laïcs) s’engagent sur un terrain politique pour que l’inaliénable dignité de la personne humaine soit reconnue et que la justice soit rendue.
extrait de : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
mimi59- Messages : 31
Points : 37
Réputation : 0
Date d'inscription : 29/11/2020
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