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Un rare manuscrit bouddhique retrouvé en Afghanistan
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Un rare manuscrit bouddhique retrouvé en Afghanistan
Par Bernadette Arnaud
Des écrits bouddhiques du VIIe siècle viennent d'être découverts dans les montagnes d’Afghanistan.
Avant de devenir une terre d’Islam, à partir de la conquête de la dynastie omeyyade au VII-VIIIe siècle, l’Afghanistan était une terre bouddhique… Depuis le IIIe siècle, de nombreux monastères couvraient son territoire, où des bouddhas géants nichaient dans les falaises de grès rouges, à Bamiyan, un patrimoine unique détruit en 2001 par les talibans. Parmi les vestiges remontant à cette période, quelques restes de manuscrits en sanskrit surgissent parfois des sables, sous le pinceau délicat des archéologues. Ce qui s’est récemment produit sur le célèbre site de Mes Aynak, dans la province du Logar, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Kaboul, la capitale. Un article de presse japonais vient de révéler que des fragments de soutras calligraphiés sur de fines écorces de bouleau (des traités et textes canoniques) datés du VIIe siècle ont été mis au jour par les équipes de l’Institut d’archéologie afghan, dans l’ancienne implantation bouddhique.
En 2009, en effet, le gouvernement afghan a entamé les fouilles à grande échelle de la colline de Més Aynak, à 2500m d’altitude, un grandiose complexe gréco-bouddhique* occupé entre le IIIe et le VIIe siècle, d’où sont régulièrement libérés de leur gangue d’argile des bâtiments religieux, mais surtout d’extraordinaires reliques de statues ou des peintures murales en argile crue, d’époque koushan (IIe-IIIe siècle de notre ère).
Selon les spécialistes, le site pourrait avoir été la ville décrite par le moine bouddhiste chinois du VIIe siècle, Xuanzang (602-664), à qui l’on doit le Rapport du voyage en Occident à l’époque des Grands Tang, un récit remarquable qu’il fit au VIIe siècle de son voyage en Inde et des contrées traversées. Une relation qui a inspiré un des plus grands classiques de la littérature chinoise, le "Voyage en Occident" ou "La Pérégrination vers l’Ouest". "Ces découvertes illustrent bien la richesse de ce site, tout à la fois un grand centre bouddhique et une vaste mine de cuivre", a rappelé, coopérant à ces travaux, Philippe Marquis, actuel directeur de la Délégation Archéologique Française en Afghanistan (DAFA), joint à Ashgabad (Turkmenistan), par Sciences et Avenir.
Un site sous la menace d'une mine de cuivre
Le projet d’exploitation de la mine de cuivre de Més Aynak, deuxième réserve mondiale de cuivre, menaçait l'antique établissement bouddhique. Celle-ci a été rachetée pour 3 milliards de dollars à l’Etat Afghan en 2008 par une société chinoise**. Mais à Kaboul, le 13 et 14 juillet 2019, lors d’un séminaire consacré à Més Aynak, si une renégociation de l’accord minier par les autorités afghanes et chinoises continuait d’être évoquée, le maintien des recherches archéologiques a été clairement confirmé. Sachant qu’aucune exploitation minière économiquement viable ne pouvait être envisagée tant que n’étaient pas mises en place les infrastructures nécessaires -ce qui est loin d’être le cas-, il semble qu’il se passera encore une bonne dizaine d’années avant que ne soit extrait du cuivre de Més Aynak…
Ce qui a rassuré les chercheurs. L'Institut d’archéologie afghan en a profité pour déclarer qu'il lui faudrait encore quelques dizaines d'années pour achever l’étude de la totalité du gisement. Un sursis que s’empressent de mettre à profit les scientifiques pour en sauver tous les trésors. Après restauration, des analyses seront menées sur le nouveau manuscrit pour procéder à son déchiffrement complet.
*L’art gréco-bouddhique (ou du Gandhara) est né de la rencontre culturelle entre Orient et Occident, dans le sillage des conquêtes d’Alexandre le Grand, au IVe siècle avant notre ère.
**China Metallurgical Group Corporation (MCC)-Jianxi Copper Consortium.
Des écrits bouddhiques du VIIe siècle viennent d'être découverts dans les montagnes d’Afghanistan.
Avant de devenir une terre d’Islam, à partir de la conquête de la dynastie omeyyade au VII-VIIIe siècle, l’Afghanistan était une terre bouddhique… Depuis le IIIe siècle, de nombreux monastères couvraient son territoire, où des bouddhas géants nichaient dans les falaises de grès rouges, à Bamiyan, un patrimoine unique détruit en 2001 par les talibans. Parmi les vestiges remontant à cette période, quelques restes de manuscrits en sanskrit surgissent parfois des sables, sous le pinceau délicat des archéologues. Ce qui s’est récemment produit sur le célèbre site de Mes Aynak, dans la province du Logar, à une quarantaine de kilomètres au sud-est de Kaboul, la capitale. Un article de presse japonais vient de révéler que des fragments de soutras calligraphiés sur de fines écorces de bouleau (des traités et textes canoniques) datés du VIIe siècle ont été mis au jour par les équipes de l’Institut d’archéologie afghan, dans l’ancienne implantation bouddhique.
En 2009, en effet, le gouvernement afghan a entamé les fouilles à grande échelle de la colline de Més Aynak, à 2500m d’altitude, un grandiose complexe gréco-bouddhique* occupé entre le IIIe et le VIIe siècle, d’où sont régulièrement libérés de leur gangue d’argile des bâtiments religieux, mais surtout d’extraordinaires reliques de statues ou des peintures murales en argile crue, d’époque koushan (IIe-IIIe siècle de notre ère).
Selon les spécialistes, le site pourrait avoir été la ville décrite par le moine bouddhiste chinois du VIIe siècle, Xuanzang (602-664), à qui l’on doit le Rapport du voyage en Occident à l’époque des Grands Tang, un récit remarquable qu’il fit au VIIe siècle de son voyage en Inde et des contrées traversées. Une relation qui a inspiré un des plus grands classiques de la littérature chinoise, le "Voyage en Occident" ou "La Pérégrination vers l’Ouest". "Ces découvertes illustrent bien la richesse de ce site, tout à la fois un grand centre bouddhique et une vaste mine de cuivre", a rappelé, coopérant à ces travaux, Philippe Marquis, actuel directeur de la Délégation Archéologique Française en Afghanistan (DAFA), joint à Ashgabad (Turkmenistan), par Sciences et Avenir.
Un site sous la menace d'une mine de cuivre
Le projet d’exploitation de la mine de cuivre de Més Aynak, deuxième réserve mondiale de cuivre, menaçait l'antique établissement bouddhique. Celle-ci a été rachetée pour 3 milliards de dollars à l’Etat Afghan en 2008 par une société chinoise**. Mais à Kaboul, le 13 et 14 juillet 2019, lors d’un séminaire consacré à Més Aynak, si une renégociation de l’accord minier par les autorités afghanes et chinoises continuait d’être évoquée, le maintien des recherches archéologiques a été clairement confirmé. Sachant qu’aucune exploitation minière économiquement viable ne pouvait être envisagée tant que n’étaient pas mises en place les infrastructures nécessaires -ce qui est loin d’être le cas-, il semble qu’il se passera encore une bonne dizaine d’années avant que ne soit extrait du cuivre de Més Aynak…
Ce qui a rassuré les chercheurs. L'Institut d’archéologie afghan en a profité pour déclarer qu'il lui faudrait encore quelques dizaines d'années pour achever l’étude de la totalité du gisement. Un sursis que s’empressent de mettre à profit les scientifiques pour en sauver tous les trésors. Après restauration, des analyses seront menées sur le nouveau manuscrit pour procéder à son déchiffrement complet.
*L’art gréco-bouddhique (ou du Gandhara) est né de la rencontre culturelle entre Orient et Occident, dans le sillage des conquêtes d’Alexandre le Grand, au IVe siècle avant notre ère.
**China Metallurgical Group Corporation (MCC)-Jianxi Copper Consortium.
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