Les Apocryphes de l'Ancien Testament - Paolo Sacchi

27.10.2019

Un livre pas très facile à trouver, et un peu cher, mais que je recommande, si vous en avez les moyens : Les Apocryphes de l'Ancien Testament - Une Introduction, de Paolo Sacchi, aux éditions du Cerf : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]


Cet ouvrage recense et commente une série de textes collectivement appelés "apocryphes de l'Ancien Testament" (les textes eux-mêmes ne sont pas inclus dans l'ouvrage mais sont disponibles sur Internet, souvent en traduction anglaise).

Ces textes ont été composés sur une très longue période entre le 4e siècle avant notre ère et le 9e siècle de notre ère.

Parmi ces textes, on trouve les cinq livres d'Hénoch, ou encore le Testament de Moïse, le Testament d'Abraham (cités par le Coran).
Ce sont des livres que la tradition nous a transmis en leur donnant le nom d'un personnage important de l'Ancien Testament.
Ces livres sont exclus du canon de l’Église catholique mais ils ont été diffusés parmi les Églises anciennes, notamment l’Église éthiopienne et les Églises slaves.

Certains de ces livres ont été retrouvés parmi les manuscrits de Qumran.

Or il faut noter que ces livres sont inconnus de la tradition rabbinique.
Ceci a trois conséquences importantes à mon avis :

1. il y a une certaine continuité entre la congrégation qui nous a laissé les manuscrits de Qumran et le christianisme
   
2. il y avait un antagonisme suffisamment fort entre la congrégation de Qumran et le judaïsme rabbinique pour que ce dernier ignore totalement ces ouvrages
   
3. la troisième est plus spéculative et est plus une idée personnelle que celle de l'auteur : je me demande dans quelle mesure certains de ces livres les plus anciens ne refléteraient pas un état archaïque du judaïsme, peut-être même pré-exilique, qui a été supplanté par le Pentateuque et l'Ancien Testament. Le retour de l'Exil de Babylone ne s'est certainement pas fait sans tension entre les exilés et ceux qui étaient restés (car tous n'étaient pas partis), et je me demande si ceux qui étaient restés n'avaient pas par hasard une croyance reflétée dans les livres d'Hénoch.